5/5 L’entraîneur professionnel en France
Les entraîneurs modestes déclarent après une victoire : « le mérite revient aux joueurs, ce sont eux qui sont sur le terrain ». Pas faux, mais chaque grande équipe a été influencée par son entraîneur. Difficile d’imaginer le catenaccio interiste des 60’s sans Helenio Herrera, le football total de l’Ajax des 70’s sans Rinus Michels, le Milan de Van Basten & Cie sans Arrigo Sacchi, le Porto de 2004 et l’Inter de 2010 sans Mourinho ou dernièrement le Barça sans Pep.
Ces entraîneurs ont tous réussi en adoptant leurs idées selon les caractéristiques des effectifs qu’ils disposaient. Un entraîneur fan de catenaccio ne peut pas demander à un groupe technique comme le Barça de fermer les verrous et attendre devant son but. Tout comme on ne peut pas exiger d’un groupe limité techniquement de prendre le ballon et de construire le jeu.
Il n’y a qu’en France où on voit des entraîneurs utiliser le même schéma tactique quel que soit les joueurs ou le club qu’ils entraînent. Comme si ces entraîneurs avaient acheté un livre décrivant une tactique et s’en servaient sans réfléchir. La paire de 6 au milieu très physique pas technique, ça n’existe plus qu’en France. Les 4-2-3-1 à l’étranger comprennent un vrai ratisseur, le 6, et un relanceur, le 8 (ex : Khedira-Schweinsteiger avec l’Allemagne, Mikel-Lampard à Chelsea, Fernando-Lucho à Porto, Bender-Gündoğan à Dortmund, Carrick-Cleverley à Manchester Utd, …). En gros en EdF actuellement on a des millions de numéro six et zéro dix. Une question se pose : qui organise le jeu ? Bah personne, ne nous étonnons pas des résultats français.
Regardez ce tableau qui suit. Il liste les entraîneurs de Ligue 1 et Ligue 2 de la saison 2013-2014 et leur passé professionnel en tant que joueur.
Seulement trois entraîneurs n’ont pas été joueur professionnel. A croire qu’il y a un critère de sélection ridicule pour les formations d’entraîneur professionnel. Et puis, on voit toujours les mêmes entraîneurs barouder de clubs en clubs sans même changer leurs styles de jeu. Et si on voit un entraîneur nouveau, généralement il est du même profil que les anciens.
En effet, en quoi un entraîneur n’ayant jamais eu de passé professionnel est obligatoirement un mauvais entraîneur ? Voulez-vous une preuve du contraire ?
Sur 13 championnats européens 6 ont été remportés par des entraîneurs sans passé professionnel. Dont 2 du top 4 (SAF et Tito ont été professionnels mais l’un peu de temps en Ecosse et l’autre dans des petits clubs de deuxième-troisième division espagnole).
Encore plus frappant.
Plus d’une compétition européenne sur 3 ! Nous sommes sûrs qu’il existe en France des hommes qui n’ont pas été joueur professionnel mais qui ont certainement le talent, les qualités, le profil pour être entraîneur professionnel. Cependant leur anonymat ne leur permet sûrement pas de pouvoir postuler aux formations indispensables. La France est actuellement peut-être en train de se priver d’un José Mourinho ou Rafael Benitez. A croire qu’elle se satisfait de la pauvreté technique de ses championnats.
1/5 Clubs Français en compétitions européennes ces dernières années
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Helder Marques Tout afficher
"La qualité sans les résultats ne sert à rien. Mais les résultats sans la qualité, c'est ennuyeux." JC
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