Il n’y a pas de « XI type »
Tout d’abord, je recommande fortement à tous les amateurs de football (et plus particulièrement du métier d’entraîneur) qui savent lire en espagnol de lire « Herr Pep » du génial Martí Perarnau.
Pour les non-hispanophones il est écrit ci-dessus:
En plein milieu d’une conversation, Pep interroge l’auteur en tentant de lui faire comprendre un point essentiel. Il demande: « Si la finale de la Champions League était demain, quel serait ton XI? » L’auteur explique, que proposer un XI à Pep et son adjoint était une tentation qu’il ne pouvait refouler. Alors l’auteur armé d’une inconscience irrationnelle lui répondit: « C’est très clair. Je mettrai les onze qui sont le plus en forme à ce moment-là dans un 4-2-3-1 ». L’auteur explique qu’il a commencé à nommer les onze qu’il ferait jouer et Pep écoutait sans broncher. Cependant, Domènec Torrent (un des adjoints de Pep) a tardé moins de deux secondes pour l’interpeller. « Et si c’est contre le Real Madrid de Cristiano et Bale, tu ne mets pas Boateng, le central le plus rapide? Et si c’est contre le Barça, tu affronterais Messi sans Bastian (Schweinsteiger)? Et si c’est contre Chelsea, tu jouerais avec un 9 fixe et sans Götze ni Müller? ». Fin de la traduction.
Ce que Domènec Torrent veut expliquer par là est très simple. Pour gagner un match, il faut au préalable deux requis:
– une excellente analyse du rival: quelles sont ses forces et faiblesses?
– une parfaite connaissance de son groupe de joueurs: quelles sont nos forces et faiblesses?
Il n’y a pas de « XI type ». Bien sûr, les plus réticents pourront nous dire qu’ils sont capables de dégager un « XI type » de toutes les équipes qui ont marqué l’Histoire. Mais la préparation d’un match ne se résume pas à faire jouer les onze « meilleurs » ou les onze qui sont le plus en forme. Selon les caractéristiques de l’adversaire et du groupe qu’il a en sa possession, un entraîneur est toujours amené à modifier son « XI ».
Les onze joueurs que l’entraîneur décide d’aligner doivent, de par leur caractéristiques et celles de l’adversaire, être capables de profiter des faiblesses de l’adversaire pour gagner et de connaître et savoir estomper les forces de l’adversaire.
Cela souligne un aspect clé dans la football actuel, le scouting. Aujourd’hui chaque staff technique dispose de personnes et de technologies suffisamment efficaces pour analyser parfaitement leurs adversaires. Plus loin dans le livre, l’auteur explique la méticulosité de Guardiola et les moyens mis en place par lui et son staff pour connaître les moindres détails des équipes qu’ils affrontent ainsi que l’évolution de leur groupe.
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Helder Marques Tout afficher
"La qualité sans les résultats ne sert à rien. Mais les résultats sans la qualité, c'est ennuyeux." JC